La rigole de la Montagne noire dégringole pendant vingt-cinq bornes depuis la prise d’eau d’Alzeau, petit ruisseau parmi la myriade que compte la Montagne noire, juste en contrebas du village de Lacombe, et se dandine via un pourcentage de pente dérisoire jusqu’au lac des Cammazes. Cette rigole est bordée d’un chemin qui, s’il était adossé à un canal rectiligne, serait de halage, mais il épouse amoureusement les arabesques de la rigole qui, elle-même, se soumet au relief de la montagne.
On le suit, sous les chênes et les hêtres, parfois quelques sapins, toujours à l’ombre et dans un silence à peine perturbé par le débit modeste de la rigole et les prémisses d’un vent d’Autan qui, se réveillant par instant, fait frissonner des branches endormies. Puis, on fait demi-tour, malgré tout, car il faut revenir… en se promettant de revenir, ce que nous ferons le surlendemain, cette fois depuis la voûte Vauban (pas de photo, hélas), tunnel d’une bonne dizaines mètres, qui marque la fin de la rigole.